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La famille “zéro conflit”, ça n’existe pas !

J’ai rêvé d’une famille idéale avec des enfants d’âges rapprochés qui s’aiment et se respectent contre vents et marées. Solidaires, complices, courants dans les champs de coquelicots en riant — avec une petite musique de fond, style la petite maison dans la prairie.

Et puis le réveil a sonné. Je suis sortie de mon rêve. Je les ai entendues crier : “NON, c’est à moi !”… silence, pleurs… “Mammann, Norah m’a tapée !”, “c’est elle qui a commencé !”.

Et non, la famille zéro conflit, ça n’existe pas.

Mais qu’est ce que j’ai loupé ? J’ai lu Dumonteil-Kremer, Filliozat, Dutheil et compagnie, et mes enfants continuent à se taper dessus. POURQUOI ????

Et bien, tout simplement parce que la réalité fraternelle est forcément conflictuelle et qu’il faut l’accepter.

Dans une fratrie, notre enfant n’a pas choisi de vivre avec ce frère ou cette soeur. Chaque enfant est unique avec son individualité, sa personnalité. Ils ont le droit de ne pas s’entendre et de ne pas avoir d’affinité. Aucun enfant n’est obligé d’aimer son frère ou sa soeur. Et même, les forcer à s’aimer, ou prétendre qu’ils s’aiment, est un bon moyen de les amener à se détester.

Attention, je ne dis pas qu’il faut aller jusqu’à les laisser s’entretuer comme les fratries de Game of Thrones ! Au secours, non !

Notre enfant doit respecter ses frères et soeurs. Il ne doit pas les abîmer ni physiquement ni psychiquement. Et c’est à nous, parents, d’y veiller.

Si un enfant n’est pas obligé d’aimer ses frères et soeurs, en tout cas, la famille reste un super laboratoire pour apprendre à vivre ensemble, à s’affirmer, à coopérer ! Et chaque dispute est une occasion d’apprendre.

Parfois, ils s’aiment, ils jouent ensemble et sont hyper complices. Parfois, ça dégénère, ils peuvent ressentir de la colère, de la jalousie, de l’injustice…. Sans pour autant que la relation ne soit abimée.

C’est normal, ils expérimentent les relations humaines qui sont faites aussi de désaccord, d’émotions fortes, de maladresses, d’injustice…

Les folles disputes : j’interviens ou pas ?

  • Quand ils sont petits, j’estime qu’on peut intervenir pour leur apprendre à gérer un conflit. On peut ainsi leur montrer concrètement comment exprimer son désaccord autrement qu’avec la force ou les cris.
  • Quand on leur a montré comment gérer les conflits de façon constructive, il est judicieux de ne pas intervenir systématiquement. Et là, je n’ai pas su tout de suite laisser la place à mes filles. Je suis devenue la maman-arbitre.
  • Et si on intervient, les enfants finissent par croire qu’ils ne sont pas capables de gérer leur conflit tout seul. Du coup, mes filles avaient pris cette mauvaise habitude avec moi. Elles faisaient monter la sauce très haut pour que je finisse par intervenir.
  • A l’inverse, ne pas intervenir me permet de rester en phase d’observation. Comment gèrent-elles en autonomie ? Parfois je suis fière et émue de voir leur façon de gérer le conflit. Parfois, j’observe qu’il leur manque une compétence que je pourrais leur apprendre ultérieurement. Cette phase d’observation est riche d’enseignement.
  • Ne pas intervenir m’a demandé de leur faire confiance. Je ne suis ni le juge, ni l’arbitre. Je ne suis pas toute-puissante. Je ne suis pas leur “Sauveur” (voir Triangle de Karpman). Ce n’était pas si facile pour moi de l’admettre : un petit travail sur moi, des moments de solitude à traverser, des élans naturels à freiner… et au final, c’est gagnant-gagnant. Je gagne en temps et en énergie. Mes filles gagnent en autonomie et en estime d’elle-même.
  • Si j’interviens, j’essaie de m’intéresser aux besoins individuels de chacune. Chacune exprime sa version, sans se faire couper la parole, sans recevoir des commentaires jugeants ou moralisants. J’essaie de reformuler leurs sentiments/besoins et je les aide à exprimer une demande claire l’une à l’autre. Vive la Communication Non Violente !

Les comparaisons : je les bannis !

Pour éviter les comparaisons, j’ai une phrase qui ne me quitte plus : TOUT ce qui peut être dit à un enfant, peut l’être SANS mentionner son frère ou sa sœur.

J’ai aussi passé la période de l’incessante plainte : “C’est pas juste !”. Cette plainte était immédiatement suivie d’un cri strident qui durait des secondes interminables.

Là, je suis tombée dans le piège de la justification et de la moralisation. Erreur ! Se justifier, c’est rentrer dans la comparaison.

Par exemple, si elle me dit : “ c’est pas juste, quand c’est Norah qui parle, tu l’écoutes à chaque fois”. Ma version “justification automatique” serait “mais non, tu ne peux pas dire ça, je t’ai écoutée à ce moment là… et puis j’ai fait ça aussi pour toi…” Bla bla bla…

Stop ! Maintenant, je me tais et je me rappelle que : tout ce qu’elle ressent est correct, il n’y a rien à corriger. Je me concentre alors sur elle et je lui demande : “ Que voudrais-tu que je fasse pour que tu te sentes plus écoutée ?”, “Qu’est ce qui toi, te permettrais de vivre les choses de manière satisfaisante ?”

De la même manière, le déclencheur peut-être aussi anodin qu’un morceau de brioche. “C’est pas juste, elle a eu plus de brioche que moi “. Mon réflexe est encore d’éviter la comparaison en disant, “ok, on ne parle pas d’Avril, on parle de toi. As-tu encore faim ?”

Chacun a des besoins différents : plus de câlins, plus d’écoute, plus de jeux, plus d’appétit, plus de marche-pied… Si on essaie d’être égal, on crée la comparaison entre les enfants. (Lire aussi : 7 erreurs à éviter pour calmer les tensions)

En règle général, discuter avec l’un et l’autre pour les valoriser et se sentir considéré fonctionne plutôt bien. La vraie source d’un conflit est bien souvent un besoin de d’attention déguisé.

La pleine conscience

Lorsqu’un conflit survient, je le vois souvent comme une opportunité. Je vis la situation comme un exercice de pleine conscience. Lorsqu’un j’offre un temps dédié à l’une de mes filles, je pratique cet exercice également. Quand j’ai fortement envie de me justifier, idem. Pour cela, je m’inspire du livre de Myla et Jon Kabat-Zinn “Etre parent en pleine conscience” dont voici un extrait :

 

Choisissez un moment de la journée où vous êtes avec votre/vos enfant (s), où vous voudriez être particulièrement attentifs à ce qui se présente à vous. Cela peut être le matin, quand vous réveillez vos enfants, ou quand vous les aidez à se préparer pour l’école/crèche, ou lors de la transition qui marque le retour à la maison, ou à l’heure du coucher, quand vous les habillez ou quand vous leur faîtes un câlin, ou n’importe quel moment de votre choix.

Vous pouvez alors essayer d’utiliser tous vos sens pour faire pleinement l’expérience de vos enfants dans l’instant présent.

L’essentiel est de simplement vivre ce qui se passe alors dans cet instant avec votre enfant, en étant pleinement présent, sans vouloir qu’autre chose se produise ensuite… rien que ce moment atemporel, tel qu’il est.

Cet exercice permet de prendre du recul sur le conflit en lui-même.

Nous pouvons être davantage connecté au besoin spécifique de notre enfant, cela améliore notre empathie.

Enfin, nous pouvons observer ce qui se joue en nous plutôt que d’être dans la réaction. Et ainsi, savoir comment prendre soin de nous aussi !

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