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Pourquoi notre éducation nous empêche d’être la maman qu’on voudrait être

Pourquoi on s’énerve parfois si fort sur notre enfant ou sur notre conjoint ? Pourquoi certains comportements ou certaines paroles peuvent complètement nous faire sortir de nos gonds ?

Il y a des moments où ne voyons même plus la personne qu’on a en face de nous.

Quand ma fille de 3 ans faisait quelque chose que je lui avais demandée de ne pas faire. Plusieurs fois en plus. Et qu’elle continuait. La phrase qui me venait à l’esprit, c’est « elle se fout de moi » et ça bouillait fort en moi.

Et en fait, je ne voyais plus ma fille telle qu’elle était ici et maintenant. J’étais entrée dans mon film. J’étais rentrée dans l’esprit de la fillette de 6 ans, quand ma propre mère m’a hurlée dessus.

Et j’étais vraiment dans ce film. Je le vivais, inconsciemment. Je pensais et ressentais ce qui s’était joué à l’époque. Je voulais toujours dire ce que je n’avais pas pu dire. Je voulais que les choses soient différentes cette fois-ci. C’est cela que j’appelle une projection.

Pourquoi faisons-nous cela et comment en guérir ?

Pourquoi c’est plus fort que nous ?

Pour bien comprendre, je vais vous expliquer ce qui se passe quand votre enfant à un comportement inapproprié et que vous vous sentez impuissante.

D’abord, vous ressentez du stress. Et votre corps réagit à ce stress. Et votre cerveau se met en alerte. En fait, il va chercher une solution. Pour ça, votre cerveau va essayer de retrouver instantanément un moment où, dans votre vie, vous avez vécu la même chose. La scène qui revient, soit c’est une scène où c’était vous l’enfant qui a vécu la même chose que votre enfant, soit vous avez été témoin d’une même scène sur un autre enfant.   Votre cerveau plonge alors dans le passé pour retrouver cette situation.

Puis, au lieu de vous identifier à l’enfant qui souffre à ce moment là, votre cerveau préfère vous identifier à l’adulte qui souffre moins que l’enfant. Du coup, vous prenez le comportement, l’attitude, les émotions du parent et vous répétez ce schéma que votre cerveau a recontacté.

Et on a tendance à réagir de manière automatique surtout quand nos blessures sont encore vives.

Voilà pourquoi une forme de violence peut remonter en vous quand votre enfant, bien malgré lui, vous fait revivre certaines situations. Ce sont là les répétitions de votre propre scénario.

Concrètement au quotidien, ça se réveille comment ?

Et bien, peut-être que vous avez été forcée à manger et vous êtes bizarrement tendue quand votre enfant ne finit pas son assiette,

Ou bien, si quand il se dandine parce qu’il a envie de faire pipi, vous lui hurlez d’aller aux toilettes, il se peut qu’enfant vous ayez reçu une fessée dans les mêmes circonstances par exemple.

Si on vous a reproché d’être lent aussi, vous pourrez peut être avoir du mal avec un enfant qui aime prendre son temps pour faire des trucs.

Entendre son enfant pleurer, c’est parfois réentendre son père ou sa mère hurler. Ce souvenir inconscient peut nous remplir de haine et de désespoir mélangées.

Et du coup, quand votre enfant pleure, vous pouvez même en arriver à le considérer comme responsable de ce que vous ressentez et même à le percevoir comme dangereux. Et cela peut aller jusqu’à lui faire subir à son tour des cris ou d’autres violences puisque c’est le schéma que vous connaissez.

Au moindre lien rappelant les violences que vous avez subies (claques, fessées, cris ou humiliations) les blessures se ravivent et vous pouvez être capable de faire revivre à votre enfant tout ou une partie de ce que vous avez subi, comme une machine infernale à remonter le temps.

Souvent, on n’a même pas conscience de tout ça, parce qu’on s’est anesthésiée émotionnellement. Comme couper des émotions qu’on a ressenti enfant.

Parfois, on en a conscience et on veut à tout prix ne pas reproduire les erreurs de nos parents.

Parce qu’on veut vivre quelque chose de mieux. Parce que notre enfant intérieur sent que c’est le moment de tenter quelque chose. De se guérir, d’être entendu, vu, reconnu.

Quand quelque chose se réactive et que, par exemple, vous êtes hors de vous quand votre fils ne range pas sa chambre, sachez que cela arrive parce qu’il y a une part de vous qui veut guérir, qui veut exister. Avoir conscience de ça permet de moins vous juger, d’avoir plus d’empathie pour vous-même.

Et l’auto-empathie est la 1ère phase pour changer ça.

Comment pouvons nous guérir ?

 

Quand vous êtes projetée dans votre film, vous pouvez observer un malaise chez vous plus ou moins subtil. C’est le 1er signal.

Ensuite, dès que vous observez ce malaise en vous, offrez-vous de l’auto-empathie. Parlez-vous intérieurement. Prenez soin de cette petite fille intérieure qui s’agite et qui vous replonge dans votre histoire, des années en arrière. Dites-lui : « Oooh, tu te sens mal à l’aise ? Tu n’aimes pas qu’on te parle comme ça ? Ok, je suis là. Je t’entends et je t’écoute. »

Faites le vraiment !

Non, vous n’aurez pas l’air d’une folle. Vous le dites dans votre tête, personne ne vous entend.

Non, ne vous jugez pas pour ça ! Prenez soin de vous, personne ne le fera à votre place. Soyez votre meilleure amie ou la mère que votre enfant intérieur à besoin.

Non, ne vous critiquez pas ! Vous méritez de vous offrir ce moment de compassion, cela fait partie du processus de guérison.

Une des choses les plus utiles que vous puissiez faire pour sortir de ces schémas répétitifs qui vous amènent à avoir des réactions excessives avec vos enfants, est de comprendre le plus de scènes clés de votre vie. Plus vous voyez votre collection de vieux films, plus les choses deviennent faciles.

Il y a deux façons de cheminer ensuite :

  • vous pouvez guérir vos vieilles blessures avec le processus thérapeutique qui résonne le plus pour vous.
  • vous pouvez agir sur le moment. Par exemple, si vous voyez que votre enfant a un comportement qui vous réactive, que vous ne vous sentez plus du tout connectée à lui et que ça bout en vous, vous pourrez peut-être dire quelque chose comme: «ça n’a rien à voir avec toi. J’ai de fortes émotions qui me viennent. J’ai besoin de les écouter. »

Cela vous replace en position de parent et ça peut vous aider à mettre le film sur pause. Ensuite, vous pourrez revisionner le film tranquillement pour en prendre connaissance et pour travailler sur ce qui se joue là. Mais ce n’est pas le moment de décharger votre histoire sur votre enfant.

Et si vous n’arrivez pas à mettre le film sur pause et que vous réagissez de manière disproportionnée avec votre enfant, vous pouvez toujours réparer ce que vous avez fait ou dit. Vous pouvez vous excuser auprès de votre enfant et lui dire après « Je suis désolée. ça n’a rien à voir avec toi. J’ai de fortes émotions qui me viennent. J’ai besoin de les écouter. J’y travaille parce que je ne veux plus réagir comme ça avec toi. »

Plus vous comprenez vos films, plus vous vous voyez projeter un bout de notre histoire sur les autres.

Vous prenez alors conscience que ça parle de VOUS plutôt que d’eux, lorsque vous projetez.

Vous développez votre capacité à mettre le film sur pause et à entrer en connexion avec votre enfant.

La prise de conscience est la première étape.

Et savoir que nous pouvons tous guérir et que nous faisons toujours de notre mieux peut vraiment aider à avancer.

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